Alors que mes jambes m’amenaient surement vers les grandes portes, mon esprit se battaient pour ne pas me faire entrer dans cet endroit maudit. Pourtant je devais y aller, mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas… C’était trop dur pour moi. Pourtant ma jambe me faisait souffrir, ma tête me tournait trop souvent et il fallait bien que je me fasse soigner… Sinon je pouvais dire au revoir à la saison avec les cheerleaders… Et repasser du temps dans un lit et devoir marcher avec des béquilles et une attelle durant quelques temps. Tout ça, c'était les vestiges de mon coma, il y a maintenant presque deux ans. Mais cet hôpital me rappelait tant de mauvais souvenirs, tant de larmes et d’horreurs que je n’avais aucune envie d’y rentrer. Je m’étais arrêtée devant la porte en verre du grand hôpital. Appuyée contre une colonne je respirais calmement essayant de me calmer afin de pouvoir entrer. J’aurais sans problème pus entrer dans mon ancienne maison, pourtant elle avait brulé. Mais entrer dans l’hôpital ou ma fille avait expirée, cela m’était quasiment impossible. Prenant mon courage à deux mains je m’appuyai contre cette colonne pour me redressai et m’appuyant sur une rampe je boitai piteusement en entrant dans l’accueil des urgences. Tout de suite une infirmière me reconnut et me demanda en s’approchant de moi;

L’infirmière _ Mademoiselle Heaven, que vous arrive t’il?
Kaya _ Ma jambe me fait souffrir et le médecin m’a dit de venir si j’avais mal quelque part.
L’infirmière _ Hum oui bien sur, je vais le prévenir, asseyez vous je vous en pries.

M’exécutant j’observais d’un regard perçant les personnes autours de moi. Tous avaient la tête dans des magazines où regardaient sans vraiment regarder la petite télé de la salle d’attente. Avalant bruyamment ma salive et détournai le regardai mes mains me les torturant préoccupée. L’air de cette salle d’attente m’étouffait, alors me relevant en grimaçant je m’appuyais contre le mur pour me diriger vers une autre salle. Je passais devant un miroir et m’arrêtais afin d’arranger mes longs cheveux ondulés qui tombaient comme une cascade de satin sur mes épaules, lissant ma robe noire du revers de la main je poussais un soupir devant le rictus de souffrance qui se dessinait sur mon visage. Pourquoi tout cela n’avait pas pus me laisser tranquille? Pourquoi en plus de m’avoir pris mon fiancé et ma fille, il avait fallut que cette explosion me suive jusqu’à la fin de ma vie… Me reculant je baissais la tête vers le sol pour ne plus voir mon reflet dans le miroir. Puis je reprenais mon chemin vers un endroit que je ne connaissais pas encore m’appuyant en grimaçant sur ma jambe blessée.

J'attendais patiemment que le médecin apelle ma petite soeur qui avait besoin de voir le médecin à cause de la grippe qu'elle avait attrapé je ne sais où. La salle d'attente était bondée, cela commençait à m'agacer. A plusieurs reprise, je me levais et allais râler auprès d'une secrétaire en prétendant que ma petite soeur était gravement malade, ce qui ne marchait pas puisqu'elle s'amusait à sauter partout comme un... kangoroo. Il n'y avait même pas de jolies jeunes filles avec qui parler, seulement des vieux qui lisaient leur journal en se mouchant bruyemment dans leur mouchoir en tissu. Au bout d'un certain temps, je mis mon Ipod sur mes oreilles et écoutais Paolo Nutini. Cela fit passer le temps. Bien une heure défila, et le médecin n'était toujours pas venu prendre Leah. Elle commençait à avoir mal à la tête et elle vint se plaindre :

<< Pacôme, j'ai mal à la tête... Oh ma tête ! >> Et elle se tapa le front.

Je la pris sur mes genoux et la fis s'endormir en lui chantant dans l'oreille. La salle d'attente se vidait à présent, et c'était bientôt notre tour. Et puis une jeune fille entra en boitant dans la pièce. Elle était belle avec ses cheveux noirs de jais et ses yeux clairs. Elle eut une grimace de douleur et je posais délicatement ma soeur sur le siège d'à côté pour pouvoir me lever. J'avançais vers la jolie fille et l'aidais à aller s'asseoir. Elle venait de parler à la secrétaire. Je lui souris et entamais une discussion.

<< Je m'apelle Pacôme. Votre visage me dit quelque chose... >>

Je dévoilais une rangée de dents blanche. Je venais d'entamer une technique de drague que Jacob m'avais enseigné à l'âge de treize ans.

Je marchai encore pendant quelques minutes, trainant la patte tel un loup blessé, j'avais mal, j'étais obligée de m'appuyer contre le mur pour que ma tête qui tournait ne me fasse pas tomber. Je respirai calmement afin de ne pas paraitre plus mal que je ne l'étais déjà et me torturai soucieusement les mains pour ne pas récupérer la boite d'anti douleurs que je prenais trop souvent de ma poche. Parfois je me disais que c'était peut être pour ça qu'ils ne faisaient plus effet, peut être que j'en prenais trop depuis trop longtemps et que maintenant les doses normales ne me servaient plus à rien... Je soupirai agacée et lorsque je relevai la tête j'étais à nouveau dans la salle d'attente, ne me dites pas que j'avais juste fais un tours dans deux pièces pour me retrouver à nouveau dans cette salle d'attente qui me dégoutait? Et bien si, la seule différence était qu'il y avait beaucoup moins de monde que lorsque j'étais partie et que maintenant j'arrivais à respirer à peu près normalement. Rebaissant la tête je grimaçai encore une fois lorsque mon pied toucha le sol et bientôt j'entendis l'infirmière me dire avec la même patiente et la même voix amicale qu'elle utilisait à longueur de journée:

l'infirmière _ Mr Lofweed vous prendra dans quelques minutes.

Bien sur, on y croyait tous, il y allait encore y avoir une bonne demie heure d'attente et cela ne m'étonnait même plus, j'avais passé trop de temps à l'hôpital pour que le temps d'attente me gène vraiment. Et puis il fallait dire que la plus part des employés me connaissaient, ils travaillaient ici depuis que l'ancien hôpital avait explosé alors que j'étais dedans... Cela me faisait parfois sourire parce que j'étais en quelque sorte leur mascotte... Mais là cela m'agaçait plus qu'autre chose. J'avais trop mal pour être contente. C'est alors que j'entendis des pas se diriger vers moi et bientôt un jeune homme que je ne connaissais pas... Ou si! De l'université, j'avais dus le croiser quelques fois en cours... Mais ça s'arrêtait là. Enfin bref, ce jeune homme me proposa de l'aide et m'aida à m'asseoir sur une chaise près de celle ou une petite fille était entrain de dormir. Cela m'arracha un petit sourire attendri. J'adorais les enfants surtout à cet âge là.

Pacôme _ Je m'apelle Pacôme. Votre visage me dit quelque chose...

Dit il en faisant un grand sourire. Moi aussi son visage me disait quelque chose, c'était normal nous avions... Ah oui nous avions Physique ensembles mais je n'arrivais plus à me souvenir de son nom avant qu'il se présente. Faisant un petit sourire je répondis après avoir essayé de faire stopper ma tête qui me faisait décrire des cercles depuis deux heures:

Kaya _ Enchanté Pacôme, je suis Kaya. Oui, si vous voulez savoir, à moi aussi vôtre visage me dit quelque chose. Vous allez à l'université de Werly je me trompe?

Ca ne faisait pas longtemps que j'étais arrivé à Los Angeles. Je devais avouer que New York me manquait bien. Tous les flashs qui ne cessaient de m'aveugler, le regard de toute les filles hystériques sur moi, en gros, la folie médiatique. A New York, j'étais une véritable star, surtout à Manhttan où mon visage était sur tous les murs, alors qu'ici, je ne suis plus personne, et c'est une chose que je regrette. Mais ça me permet de réfléchir de ne pas être à New York, j'arrive à me souvenir de la personne que je dois être, surtout devant Leah, qui commence à devenir le contraire de moi, ce qui est vraiment génial, car être ramolo et tête en l'air n'est certainement une qualité. Et puis, ça me permet de m'occuper d'Eliott, qui commence sérieusement à devenir... étrange. Il ne parle plus, il souffre beaucoup depuis la mort des parents, et grace à Alice et à Jacob, je me suis enfin rendu compte, qu'il n'allait pas vraiment bien...

Et puis, rencontrer cette fille à l'hôpital, m'avais aider à sortir de cette transe qui était de m'occuper de ma famille. Ca m'avais aider à oublier mes problèmes, et j'étais vraiment content de rencontrer quelqu'un.

<< Kaya, c'est un joli prénom. Le deuxième prénom de ma soeur est Kaya. >>

Maintenant qu'elle le disait, c'est vrai que je l'avais déjà vu à Werly. Ma technique de drague avait été réduit à néan, mais j'en avais plein d'autres en réserve. Je lui souris et jetais un rapide coup d'oeil à ma soeur.

<< Oui, c'est ça. Je suis à Werly. Vous n'avez pas un visage qu'on oublie... >>

Faisant un petit sourire je sortis un paquet de dragibus de mon sac. En prenant deux, un rouge et un noir, mes deux couleurs préférées et les portai machinalement à ma bouche. Puis, les ayant avalés j'en proposai à Pacôme. Posant la tête contre le mur je fermai quelques secondes les yeux pour faire taire les battements de mon cœur. Les ré ouvrants après quelques secondes, je me retournai vers Pacôme et me regardai quelques secondes afin de regarder si l'infirmière ne m'appelait pas, j'avais tellementmal... Et toute l'agitation qui régnait autours de moi n'arrangeait rien...

Pacôme _ Kaya, c'est un joli prénom. Le deuxième prénom de ma soeur est Kaya.
Kaya _ Vraiment? En réalité c'est aussi mon deuxième prénom mais je n'aime pas le premier alors...

Répondis avec un petit sourire. Me retournant j'observais avec tendresse la jeune enfant qui dormait encore paisiblement sur le siège d'à coté. Si Nelly avait survécut à l'explosion elle aurait deux ans cette année et bientôt elle aurait été aussi mignonne que la petite... Ravalant une larme je l'essuyait avec mon doigt avant de me retourner vers Pacôme.

Pacôme _ Oui, c'est ça. Je suis à Werly. Vous n'avez pas un visage qu'on oublie...
Kaya _ Je sais, on me le dit souvent. Pouvons nous nous tutoyer?

Elle me proposa des Dragibus, j'en attrapais deux ou trois et la remerciais avant de les fourrer dans ma bouche. Ca faisait tellement longtemps que je n'en avais pas mangé, trop occupé par ma carrière et par les filles. Elle ferma les yeux et une grimace s'afficha sur son visage. Je fronçais les sourcils et la regardais les réouvrir. Elle me répondit alors qu'elle n'aimait pas son premier prénom et que c'était pour cela qu'elle voulait que les gens l'apellent Kaya. J'hochais la tête, je ne comptais lui demander plus d'imformations, ça ne me regardait pas. Je remarquais alors qu'elle regardait Leah avec tendresse. Je ne pus m'empêcher de sourire. Comme si elle avait senti le regard de Kaya sur elle, elle se réveilla, s'étira puis vint s'asseoir sur mes genoux. Je l'embrassais sur la joue et l'obligeais à dire bonjour à Kaya.

<< Oui, on se tutoie... Je te présente, Leah, ma soeur. >>

Je lui souris et regardais la porte du médecin. Désormais, je ne désirais plus rentrer chez moi, j'avais envie de rester là et de parler avec ma nouvelle rencontre pendant des heures. Cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé à quelqu'un que je venais à peine de rencontrer, c'était comme une redécouverte. Je baissais les yeux sur sa jambe. Je la vis grimacer une nouvelle fois.

<< Qu'as-tu à la jambe ? >>

Demandais-je simplement en la fixant.

Je regardai une nouvelle fois la petite du coin de l'œil. Il fallait que j'arrête, ça devenait une obsession chez moi les gosses. Entre la grossesse de Shanna, j'avais l'air d'une hystérique à chaque fois que je la voyais, soit ne pas accepter de manger ou se mettre à pleurer alors qu'elle parlait du bébé. Et puis... Il y avait tout ces enfants que je voyais tous les jours au boulot. Je travaillais dans une maternelle, avec des enfants entre trois et six ans. Mais j'adorais ça, les enfants c'était mon gros kiff. C'est alors que la jeune fille s'éveilla et s'étira avant de se glisser dans les bras de son frère.

Pacôme _ Oui, on se tutoie... Je te présente, Leah, ma soeur.
Kaya _ Enchantée Leah!

Lui rendant son sourire je baissai les yeux et passai une main dans mes cheveux. Puis je m'appuyai un peu sur ma jambe sans le faire exprès. Je grimaçai doucement avant de me remettre dans une position plus confortable. C'est alors qu'il me demanda ce que j'avais à la jambe. Me retournant vers lui je dis en haussant les épaules:

Kaya _ Et bien en fait... Un accident d'il y a deux ans... Une explosion d'un hôpital...

Finis je avec un petit sourire blasé. J'en avais tellement assez de cette situation plus qu'ennuyante. J'en avais marre d'avoir mal tous les jours sans interruption... Je ne pouvais plus le supporter...

Je commençais réellement à fatiguer. Les salles d'attente avaient toujours eut un effet soporifique sur moi, encore plus que mon ancien professeur de Techno qui dès, qu'il rentrait dans une pièce, endormait toute les personnes présentes dans la salle. Non, sans déconner, c'est vrai. D'autant plus que je détestais attendre, c'était vraiment une des quatre choses qu'il ne fallait pas me demander, la première : de faire un choix entre ma famille et mes amis, la deuxième : de me demander me de me faire passer pour homo pendant rien qu'une heure, et la troisième : Me demander de partir alors que je me trouvais en charmante compagnie, comme ce qui se produisait à cet instant. Je caressais doucement les cheveux de ma soeur et souriais à Kaya. Je remarquais qu'elle avait mal à sa jambe et lui demandais ce qu'elle avait.

<< Eh ben, tu vas dans un hôpital pour te faire soigner et tu en ressors blessé ! Quelle merde ! >>

Je fronçais et regardais les imfirmières qui pendant un instant, c'était arrêté sur moi avec un regard assassin. Je détournais le regard et passais ma main dans mes cheveux puis reportais mon attention sur Kaya qui paraissait perdue dans ses pensées.

J'esquissais un petit sourire et jetai un œil sur une infirmière qui m'observait étrangement. Lui lançant un regard interrogateur j'attendis qu'elle se détourne pour me retourner vers Pacôme. Si il y avait bien une chose que je n'aimais pas c'était qu'on me regarde bizarrement. Entre ça et le fait qu'on me prenne pour une idiote parfois cela me suffisait à foutre une claque à quelqu'un... Fallait pas me chercher moi, parce qu'on me trouvait vite et qu'on voyait rien venir. Malgré ça je pensais comprendre pourquoi cette infirmière me regardait bizarrement, cela faisait déjà quatre fois en une semaine que je venais à l'hôpital et elle ne devait pas comprendre pourquoi.

Pacôme _ Eh ben, tu vas dans un hôpital pour te faire soigner et tu en ressors blessé ! Quelle merde !

Kaya _ Effectivement, en fait je n'étais pas vraiment blessée, enfin, avant d'en ressortir bien sur! Dis je en Riant. J'avais perdus les eaux quelques heures avant et je venais d'accoucher quand tout à explosé...

Dis je en me forçant à ne pas prendre une voix triste. Mon psy m'avait dit qu'il fallait que j'en parle, même si ça faisait genre, la fille qui racontait sa vie mais il me disait que c'était bien pour que je fasse mon deuil et que j'oublie cet accident. Parfois je me demandais comment il pouvait croire que j'arriverais à l'oublier... Ce n'était pas possible... j'avais tout perdus, ou presque... Mon fiancé et ma fille... Mais bon, il fallait que je me tourne vers le présent et le futur, non vers le passé. Alors je fis un petit sourire à Pacôme pour arrêter d'y penser.

Pendant un certain moment, j'étais vraiment heureux d'avoir fait la conaissance de Kaya, mais j'avais gâché ce moment de béatitude en parlant de sa blessure au genou. Elle avait accouché, elle était enceinte et elle a perdue son enfant. C'est affreux. Je ne pus m'empêcher de penser à la mort de ma mère, comment aurions nous fait si Leah était morte à cause de son anémie. Cela aurait fait un grand vide dans toute la famille, nous aurions été comme... séparés, éloignés par la mort de Leah. Sans gêne, sans réféchir. Je posais ma main sur la sienne et plongeais mon regard dans le sien.

<< Ne parles pas de ça... C'est... Soit. Changeons de sujet... Où habites-tu ? >>

Je ne voulais pas que notre rencontre termine en sanglots et en pleurs, le but n'était pas de mettre le bourdon à tout le monde mais plutôt de se rencontrer en de bons termes, faire de bonnes rencontres, simple, sans histoires affreuses et tristes à raconter. Je souriais et tournais le regard vers ma soeur pour voir ce qu'elle s'amusait à faire. Elle s'amusait à... tourner les pages d'un magazine people. Quelle pile électrique.


<< Fais attention Leahlou, Jake n'a pas que ça à faire que de réparer tes bêtises... >>